Le gouvernement sénégalais a annoncé une série de mesures destinées à réduire le train de vie de l’Etat. Des mesures d’économies sur les frais de téléphone frappent ainsi l’administration publique depuis le début du mois. Les prochaines mesures annoncées devraient concerner les véhicules de fonction.
Depuis le 1er septembre, les fonctionnaires sénégalais ont vu leurs lignes téléphoniques restreintes : désormais, ils ne pourront plus que recevoir des appels, pas en donner. A compter du 1er octobre, ils devront s’abonner eux-mêmes auprès des opérateurs mobiles. Une allocation leur a été versée pour cela. Le gouvernement justifie cette décision par le projet d’assainissement des finances publiques mis en place par les autorités. Il explique qu’il s’agit d' »économies qui tournent entre 23 et 30 millions d’euros.
Le président Macky Sall a estimé à cet effet à « 16 à 17 milliards » de francs CFA, soit environ 25 millions d’euros, la facture téléphonique annuelle de l’Etat. Des dépenses énormes qui pourraient servir à régler d’autres problèmes. L’Etat décide ainsi de réaffecter ces économies générées dans des secteurs prioritaires comme l’éducation, la santé, la formation professionnelle, la construction de routes ou de pistes pour les populations rurales. » Pour Ibrahima Aïdara, économiste et administrateur du programme de gouvernance économique à OSIWA, à Dakar, il est temps d’agir pour mettre fin aux abus. Mais il trouve ces mesures encore insuffisantes.
Il y a aussi d’autres décisions qui concernent l’eau, l’électricité, qui sont de gros postes de dépenses dans nos administrations. Et aussi les véhicules administratifs, qui coûtent énormément d’argent. Il y a également le carburant et l’usage d’internet.
L’économiste Ibrahima Aïdara indique qu’il y a des inefficacités dans le fonctionnement et l’allocation des ressources qu’il faut corriger. Par exemple, contrôler les importations et les exportations qui sont opérées par les compagnies multinationales et qui sont généralement sous-facturées ou surfacturées pour augmenter les coûts de production et réduire les profits qu’on peut taxer. »
Autre mesure recommandée par Ibrahima Aïdara pour augmenter les recettes de l’Etat : revoir le mode de recouvrement des impôts et éviter les contacts personnels lors de la collecte des taxes afin de lutter contre la corruption et les détournements de fonds.