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RDC : Vital KAMERHE face à un scandale de 15 millions de dollars

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Il s’agit d’un détournement présumé d’une somme de 15 millions de dollars américains. De l’argent public qui, selon l’Inspection générale des Finances de la République Démocratique du Congo aurait dû être placé dans les caisses de l’État à la Banque centrale.

Malheureusement cette somme a été viré en mai dernier à la demande du ministre de l’Économie par intérim Henry Yav Mulang sur un compte ouvert dans une banque privée, la Rawbank, au nom du Comité de suivi des prix des produits pétroliers.

Le butin a depuis été presque intégralement retiré en liquide et pour quel motif ? La question préoccupe l’Inspection Générale des Finances qui a ouvert une enquête.

Ces 15 millions de dollars correspondent à 15% de retenue effectuée par l’État congolais sur une somme de 100 millions de dollars empruntés. Les 100 millions sont   destinées à l’origine à plusieurs compagnies de distribution de pétrole, en compensation du gel des prix à la pompe en 2017, décidé par l’État congolais face à la flambée des prix du pétrole. La présidence congolaise se défend en affirmant que le principe de cette retenue qualifiée de « décote » est une pratique « courante ».

Le présumé accusé, Henry Yav Mulang, désormais ex-ministre de l’Économie, a refusé de s’exprimer sur le fond de l’affaire. « J’ai fait mon rapport et l’ai transmis à qui de droit, aux autorités » a- t-il indiqué.

Resté silencieux lui aussi pendant plusieurs semaines, Vital Kamerhe sort de son silence dans une interview accordée à Jeune Afrique publiée dimanche 8 septembre dernier pour tenter d’éteindre la polémique.

Dans cet entretien, il note que son nom « n’apparait pas dans le rapport » de l’IGF. Plus loin, Il affirme qu’il « n’y a pas eu de détournement » et en veut pour preuve le classement « sans suite » selon lui du dossier par l’inspecteur général de la brigade contre les crimes économiques.

Il fait cependant l’impasse sur la saisie par l’IGF du parquet de la Cour de cassation.

Pour finir, Vital Kamerhe renvoie la balle au ministre de l’Économie en réaffirmant que l’argent n’a pas disparu et que le ministre de l’Économie, qui a autorité sur le comité de suivi des prix pétroliers, pourrait donner de plus amples explication.

Malgré des interpellations répétées de la société civile, Le chef de l’Etat, Félix Tshisekedi ne s’est pas encore exprimé clairement et publiquement sur ces affaires. Il n’a jamais dit s’il était informé ou non au préalable de l’existence des deux enquêtes au sujet du détournement présumé de ces fonds publics.

Armel JOHNSON