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Peinture : Isabelle Bulczynski sublime la rouille à travers « Dialogue intemporel »

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Artiste peintre d’origine franco-polonaise et béninoise par alliance, c’est à travers le métal rouillé que Isabelle Bulczynski exprime son vécu, fait plonger dans l’imaginaire, un voyage abyssal chargé d’émotions inspirés par l’histoire de l’Afrique, de ses fantômes et de sa force. Dans sa nouvelle collection dite « Dialogue intemporel » dont le vernissage a eu lieu le 29 novembre 2019 à l’Institut français de Ouagadougou, l’artiste a à travers un tableau, rendu hommage à la Première dame du Burkina Faso, Sika Kaboré.

A travers « Dialogue intemporel » qui renvoie à sa méthode de travail, Isabelle Bulczynski/Dossa estime que la compréhension des formes et du dialogue est capitale : « Lorsque je prends le métal rouillé, il y a des formes aléatoires qui sont sur la tôle. Moi je les mets en place artificiellement en mettant de l’eau sur la tôle. C’est un dialogue qui commence entre moi et la tôle», explique-t-elle. Selon l’artiste, «il n’y a pas d’âge dans ce qui apparaît. » Ainsi donc, les formes peuvent appartenir au passé, au présent ou même au futur de son avis. Mme Dossa se laisse ainsi guider par la tôle et laisse ses émotions s’exprimer.

Au nombre de 24 présentées à l’occasion de ce vernissage, l’artiste emporte le public dans son univers à travers des thématiques telles que la « Veuve », « Vies brisées », « L’arbres de l’union sacrée », « Maquis », « Origines », « Jeune fille et 2 », « Lien du cœur », Esprit de forêt », « Derrière un homme », « Le vrai visage », « Trop jeune », « Le vrai visage », « Femme claire tu vas me dja », Jeune garçon » etc. Au Burkina depuis 2012 où elle exerce en tant que professeur d’art plastique et intervenant dans l’art thérapeutique, les œuvres de Isabelle Bulczynski depuis 2014, sont exposées dans différents espaces de la ville de Ouagadougou.

Au commencement, il y a de la tôle rouillée. Le métal constitue le matériau essentiel dans la réalisation de ses œuvres. L’eau joue également un rôle important, c’est elle qui fait naître la rouille. Isabelle accompagne les traces que laisse l’oxydation en y ajoutant de la peinture, des ocres, des terres d’ombre, de quoi sublimer la rouille. Puis vient en plus les touches colorées de pagne. Les enfoncements et les trous de cette tôle rouillée mesurent l’écoulement du temps. Ils renvoient aussi à des personnages qui reviendraient du passé et à qui l’occasion est donnée de reprendre vie. Ainsi, les figures s’animent, figures qui pourraient elles-mêmes provenir d’une mémoire récente, de celles qui nous habitent encore. Isabelle se laisse guider par le message que délivrent la tôle et la rouille, elle laisse ses émotions s’exprimer en passant par l’expression spontanée et intuitive. Dans chacune de ses créations, c’est une véritable plongée dans l’imaginaire, un voyage abyssal chargé d’émotions inspirés par l’histoire de l’Afrique, de ses fantômes, de sa force.

« Je suis vraiment émerveillée »

Invitée surprise de ce vernissage, Sika Kaboré s’est vue honorer à travers un tableau qui lui a été dédié. Un tableau qui cache bien des raisons selon l’artiste peintre : «J’ai peint ce tableau pour faire ressortir toute la beauté de la Première dame et en même temps faire apparaître tout son engagement et sa détermination. » Sika Kaboré, le premier conseiller à l’Ambassade de France au Burkina et l’assistance ne pouvaient qu’admirer la justesse avec laquelle l’œuvre (qui lui ressemble trait pour trait) a été réalisée.  «C’est la première fois que je découvre les œuvres  de Isabelle et je suis vraiment émerveillée. Arriver à avoir ce rendu où il y a un travail exceptionnel au niveau des yeux, est vraiment très beau. Il y a une œuvre qui me représente et sur laquelle je me reconnais. Je suis vraiment heureuse d’avoir pris part à ce vernissage», a déclaré l’épouse du président du Faso.

Source : fasozine.com