Bobi Wine a été arrêté lundi lors d’une réunion publique en vue de la présidentielle de 2020 dispersé à coups de gaz lacrymogène par la police. En juillet, le député annonçait son intention de briguer la présidence ougandaise lors des élections de 2021 et devait lancer une série de ces réunions publiques.
C’est donc la première de cette série de manifestation dont la police a empêché la tenue dans une église catholique de sa circonscription de Kampala.
Deux autres députés ont également été arrêté au cours de cette manifestation.
« Nous les détenons provisoirement dans le commissariat de Kasangati. Ils vont être prochainement remis en liberté, mais nous étudions la possibilité de les poursuivre pour avoir organisé un rassemblement non autorisé et désobéissance », va déclarer Fred Enanga le porte-parole de la police
Ces arrestations interviennent alors que le président Yoweri Museveni a entamé samedi une marche de six jours dans la jungle pour retracer la route empruntée par ses guérilleros lorsqu’il s’est emparé du pouvoir à Kampala, il y a plus de 30 ans.
Museveni, né le 15 août 1944, est le seul président que la plupart des Ougandais connaissent, dans un pays où un habitant sur deux a moins de 16 ans.
A l’initiative du parti au pouvoir, la Constitution a été récemment modifiée pour supprimer la limite d’âge pour briguer la présidence, l’autorisant ainsi à se présenter pour un sixième mandat en 2021.
Robert Kyagulanyi, 37ans plus connu sous son nom d’artiste Bobi Wine est donc devenu le porte-parole d’une jeunesse ougandaise urbaine et souvent très pauvre qui ne se reconnaît pas dans le régime vieillissant du président Yoweri Museveni après son élection aux législatives de 2017. Lui, Bobi Wine arrêté ou assigné à résidence à de nombreuses reprises depuis 2018, notamment dans le cadre de son inculpation pour avoir organisé un rassemblement illégal en juillet 2018.
Carole KPALETE