NIGER – Festival EMERGENCES Arts et Racines : « DENY ET DENISTAR » de Salimata TOGORA sera en spectacle
« Et j’ai beau avaler sept gorgées d’eau, Trois à quatre fois par vingt-quatre heure …….. »
Ces quelques vers de Léon Gontran Damas attire l’attention d’un des personnages de cette œuvre littéraire « DENY ET DENISTAR », qui sera en spectacle au Festival Emergences Arts et Racines édition 2019. « DENY ET DENISTAR », sera interprétée par une troupe malienne invitée au Festival. De quoi retourne l’intention de l’auteur ? :
Tout oppose Deny et Denistar. Deny est une jeune femme âgée de 28 ans et Denistar, une prostituée enceinte de 29 ans en fin de carrière.
La première vit encore chez ses parents, ou elle doit subir sa mère, la seconde dans la rue où elle peine à trouver des clients. La première sentimentale et rêveuse, est désespérément amoureuse de Bouba.
La seconde, désabusée aime lire les vers du poète Léon Gontran Damas. Pourtant, elles sont la même personne.
Dans la pièce, Deny doit subir les exigences de l’éducation de la société traditionnelle africaine, même si au finish, l’objectif recherché ne sera pas atteint. Cette pièce met face à face la tradition et la modernité, dans l’éducation des filles. Une confrontation de deux réalités dont elle se sert pour poser la problématique de la virginité des jeunes filles au mariage et l’inquiétude des parents qui peut les pousser vers l’excès. En attirant l’attention sur les excès de cette éducation traditionnelle, l’auteure participe à sa manière au combat d’émancipation des femmes.
C’est aussi une invitation au dialogue sur la relation mère et fille. En mettant une mère abusive et castratrice, l’auteure met le doigt sur les conséquences que cela peut engendrer.
Le titre de la pièce nous fait penser à deux personnes de caractère différente oui car « DENY ET DENISTAR » sont la même personne qui a changé au fil du temps à cause de la pression de sa mère. Le texte de Salimata Togora passe un message très délicat qui est la virginité.
Qui est Salimata Togora ?
Née à Bamako en 1980, Salimata Togora a été toujours attirée par l’écriture très jeune grâce à une imagination fournie par les contes et les histoires que lui racontait sa grande mère pendant son enfance. Elle va commencer par écrire ses premiers textes au collège, s’amusant de transformer ses exercices de rédaction française à de courtes nouvelles. Un genre littéraire qui va s’imposer à son écriture de façon naturelle. Après son baccalauréat avec mention, elle bénéficie d’une bourse d’études pour le Maroc. Elle y obtient une maitrise en mathématiques appliquées de l’université Cadi Ayyad de Marrakech au sein de laquelle, elle est lauréate d’un prix de littérature en 2005 pour sa nouvelle : « Le Regard ».
Armel JOHNSON