C’est une inquiétude mieux un appel. Un appel du PAM qui intervient alors que sur le terrain, les organismes humanitaires constatent une inflation galopante, symptôme de la crise économique de grande ampleur que connaît le Zimbabwe qui a propulsé « les prix des produits de base hors de portée de tous sauf des plus privilégiés ». Suite à une sécheresse prolongée et une crise économique, des millions de Zimbabwéens sont confrontés à une situation de plus en plus désespérée. Cette année, la récolte de maïs a reculé de 50% par rapport à 2018, la production céréalière globale étant inférieure à la moitié des besoins nationaux.
En août 2019, le PAM a été contraint de lancer un programme d’aide d’urgence pour la période de soudure afin de répondre aux besoins croissants, des mois plus tôt que prévu. Un financement adéquat pour une opération de secours majeure devrait se matérialiser rapidement, a averti le Programme alimentaire mondial (PAM).
Avec près de huit millions de personnes, la moitié de la population, qui est maintenant en situation d’insécurité alimentaire, le PAM prévoit de doubler le nombre de personnes qu’il aide, jusqu’à 4,1 millions. Mais l’institution a besoin de plus de 200 millions de dollars pour ses opérations d’urgence au cours du seul premier semestre de 2020. « Il est essentiel que nous recevions les fonds nécessaires pour être en mesure d’assurer une distribution complète. La vie de tant de personnes en dépend », a déclaré Niels Balzer, Directeur adjoint du Bureau du PAM au Zimbabwe.
Les prévisions météo laissent planer de mauvaises récoltes en avril 2020
Selon le PAM, les prévisions d’un temps chaud et sec dans les semaines à venir annoncent une autre mauvaise récolte en avril, mettant en danger les vies et les moyens d’existence. La sécheresse et les inondations ayant réduit les disponibilités alimentaires dans une grande partie de l’Afrique australe, une grande partie des quelque 200.000 tonnes de nourriture nécessaires pour fournir une assistance aux 4,1 millions de personnes ciblées par le PAM doit être acheminée au-delà du continent, expédiée en Afrique du Sud ou au Mozambique voisins et acheminée par la route vers le Zimbabwe, pays enclavé.
Or l’intensification des opérations du PAM est difficile à bien des égards. En raison des graves pénuries de monnaie locale et de l’inflation rapide, il faut passer à grande échelle de l’aide en espèces aux distributions de vivres. Le PAM est particulièrement bien placé pour opérer ce changement en temps de crise, mais il ne peut le faire qu’avec l’appui soutenu des donateurs.