Le parti travailliste britannique s’accorde six mois pour résoudre le casse-tête du Brexit. La condition, c’est qu’il remporte les élections générales anticipées du 12 décembre prochain. Accusant le Premier ministre Boris Johnson de tenter de « détourner » le Brexit pour revenir sur certains bénéfices sociaux, la principale formation d’opposition compte négocier avec Bruxelles un nouvel accord de divorce qui prévoirait une union douanière avec l’Union européenne qu’il soumettrait ensuite à un référendum qui proposerait aussi la possibilité de rester dans le giron européen.
Jeremy Corbyn, affirme : « Ensuite, nous soumettrons cet accord à un référendum. Donc, si vous voulez quitter l’union européenne sans détruire notre économie ou abandonner notre NHS (système de santé), vous pourrez voter pour cet accord. Si vous voulez rester dans l’UE, vous pourrez également voter dans ce sens-là. Quoi qu’il en soit, seul un gouvernement travailliste vous remettra la décision finale entre les mains. »
Cette réaction de Jeremy Corbyn fait suite au courrier à lui adressé par le Premier ministre Boris Johnson qui lui demande de clarifier sa position sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.
Le premier ministre britannique estime que la position actuelle de son adversaire semble être de « retourner à la case départ », rappelant que l’accord de retrait qu’il a conclu en octobre avec Bruxelles est le seul moyen de « réaliser le Brexit ».
Seul parti véritablement anti-Brexit.
Bien évidemment, le brexit reste le principal sujet au cœur de cette campagne électorale. Les libéraux Démocrates pour leur part, estiment être le seul parti véritablement anti-Brexit. Se portant candidate pour le poste de premier ministre, Jo Swinson, déclare que le vote déterminera l’avenir du Royaume-Uni « pour les générations à venir ».
Pas de coalition avec le parti travailliste
La cheffe du Parti libéral a été claire pas question de faire une coalition avec le parti travailliste de Jeremy Corbyn. Elle affirme : « J’éxclus catégoriquement un vote des libéraux démocrates pour placer Jeremy Corbyn au 10 Downing Street, et laissez-moi vous expliquer pourquoi. Jeremy Corbyn n’est pas à la hauteur de la tâche de Premier ministre. Sur le plus gros problème de la journée, il a tergiversé et n’a pas donné de réponse directe. Même maintenant, si vous lui demandez s’il est partisan du Leave ou du Remain, il ne vous dira pas comment il voterait. »
Un vote pour sortir de l’impasse
En 2016, 51,89 % des votants avaient exprimé leurs soutiens en 2016 à un départ du Royaume-Uni de l’Union Européenne. David Cameron, initiateur du référendum mais partisan d’un maintien de son pays dans l’Union, a dû démissionner de la tête du gouvernement et du Parti conservateur. Theresa May qui s’était prononcée contre le Brexit a néanmoins engagé les négociations avec notamment Boris Johnson pour secrétaire d’État des Affaires étrangères et du Commonwealth. L’article 50 sur la sortie d’un membre de l’Union a été activé le 29 mars 2017 par le Royaume Uni, entamant une période de négociations de deux ans, avant une sortie effective prévue pour le 29 mars 2019. Une date a été déjà été deux fois reporté, les parlementaires exigeant un droit de regard dans les différents points de négociations. Ce nouveau vote proposé par le premier ministre Boris Johnson devrait donc permettre de sortir le Brexit de l’impasse la menace d’un no-deal existant toujours.